samedi 26 novembre 2016

II. Les causes de la procrastination : la peur de l'échec


Dans l’article précédent nous avons vu ensemble en quoi consistait la procrastination, son impact sur votre « qualité » de vie dans son ensemble, les principales raisons qui poussent à procrastiner  et les questions à se poser pour repérer les peurs à l’origine de la procrastination,  étape indispensable pour s’en libérer.


Nous allons maintenant creuser un peu les peurs spécifiques. 
La peur de l’échec est la plus fréquente et  inclut de nombreux aspects. 


Avez-vous plein d’idées pour de nouveaux projets, des objectifs qui vous tiennent à cœur mais… cela reste en gestation, à l’état de rêve car vous n’arrivez pas à vous y mettre ou à aller jusqu’au bout ?


Vous ne vous sentez pas à la hauteur. L’ampleur de la tâche vous fait peur et vous ne vous sentez pas capable d’y arriver. Il est tout naturel alors de mettre en place une stratégie pour éviter de commencer.


La peur d’être critiqué, d’avoir à faire face au jugement des autres nourrit cette habitude de procrastiner.




Le perfectionnisme est une autre cause fréquente de procrastination.

De nombreuses personnes (dont j’ai fait partie) sont bloquées par la croyance que si elles doivent mener un projet à bien  il doit être parfait ou sinon il ne sera pas acceptable et de nouveau il y a risque de critique, jugement, rejet.

Se mettre un objectif que l'on ne peut atteindre est une bonne façon de paralyser l’action d’autant plus si vous manquez de confiante en vous ! En mettant la barre trop haut on se coupe les ailes !


On voit bien que la procrastination est une stratégie pour nous protéger de la peur de l'échec qu'on associe avec le rejet, le jugement, la critique (la sienne comme celle des autres) puisqu'en n'allant pas au bout du projet on ne prend aucun risque que les autres puissent le juger.

Passons à un peu de pratique :

Avez-vous un projet, une idée, un objectif qui vous tient à cœur mais … qui reste là sur l’étagère de vos pensées à prendre la poussière ?

Par exemple :
- Vous inscrire à un cours de danse, de dessin ou d'anglais...?
- Ecrire un livre, composer des chansons?
- Changer de métier, déménager ?
- Vous mettre au sport, au yoga, à la méditation, au régime….
- Ranger et trier vos placards, repeindre les murs de la cuisine….

Vous avez trouvé ? Bien !

Je vais vous proposer de répondre le plus spontanément possible à mes 2 questions fétiches pour débusquer la peur/la croyance qui vous fait appuyer sur le bouton « Procrastination ».

1) Quel serait pour moi l’inconvénient à mener à bien mon projet, à atteindre mon objectif ? Autrement dit, quelles pourraient être les conséquences négatives de mener à bien votre projet ?

Avez-vous des réponses comme :
- Je risque d’échouer et cela va me mettre le moral à zéro
- On va me juger et me critiquer
- Je vais être déçu du résultat
- Cela ne va pas plaire aux autres (ma famille, mon conjoint, mes amis, mes clients….)
- On va se moquer de moi
- Cela ne sera pas à la hauteur de ce que les autres ont fait
etc…





2)  Quel est l’avantage de ne pas faire/ne pas terminer les tâches qui me permettent de finaliser mon projet 

Cela peut être : 

En ne terminant pas mon projet je ne serai pas confronté à la possibilité  d’échouer, ni au jugement des autres. Le projet restera « en suspens » et invisible aux yeux du monde.

Peut-être aussi que cela vous évite de prendre le risque que le résultat ne soit pas à la hauteur de vos espérances. Vous avez peur d’être déçu et de vous dire tous ces efforts pour ça : cela n’en valait pas la peine.

Eviter d’être confronté au risque que la réalité ne soit pas aussi belle que ce qu’on voudrait est assez fréquent. Peut être préférez-vous rester dans le monde du rêve, dans cet espace où on peut imaginer tous les possibles, même les choses les plus extraordinaires plutôt que de se confronter à une réalité qui peut décevoir.

Repousser toujours au lendemain et donc de donner vie à votre projet peut aussi être une façon pour vous d’éviter le risque que votre objectif atteint vous apporte plus de responsabilité, plus de visibilité, plus de travail et vous ne vous sentez pas capable de gérer tout cela.

Peut être que  l’avantage pourrait être tout simplement de rester dans le connu et de ne pas lâcher les excuses qui vous font dire : je m’y mettrai quand j’aurai fait plus de formations, obtenu tel ou tel diplôme ou quand j’aurai perdu mes kilos superflus, quand j’aurai plus de confiance en moi etc…. 

Changer implique agir et sortir du connu.  Or la peur de l’inconnu est une des peurs les plus répandues.




Notez ce qui ressort de votre questionnement. Soyez honnête avec vous même et surtout compréhensif.

En arrêtant de vous juger, de vous critiquer vous mettez les jalons pour vous libérer de la peur de l’échec. L’échec ne fait peur que lorsqu’on y associe un jugement négatif.

Apprenez à être un parent aimant et encourageant pour votre enfant intérieur qui est la partie de vous qui a emmagasiné toutes ces peurs. 

Permettez lui de grandir et enseignez lui que les erreurs, les échecs sont non seulement complètement acceptables mais qu’ils sont une excellente façon d’apprendre et d’avancer dans la vie.


Lorsque vous accepterez sereinement le fait que les essais/erreurs font tout simplement partie de la vie, que c’est OK et que cela ne remet pas en question votre valeur intrinsèque vous enlèverez une charge émotionnelle énorme et le passage à l’action redeviendra ce qu’il est : un processus naturel et nécessaire pour vivre pleinement notre vie.

En cessant de vous critiquez, en reconnaissant votre valeur, vos avancées, vos talents vous vous libérez de l’emprise que le jugement de l’autre peut avoir sur vous  puisqu’il ne résonne plus avec votre propre critique intérieur.  D’autre part, l’intérieur se reflétant à l’extérieur, vous serez moins critique à l’égard des autres, vous pourrez avoir à leur égard le même respect et acceptation que vous avez pour vous même et vous vous ouvrez à la réciproque!


Partagez sur ce blog vos avancées, vos difficultés. N’hésitez pas à me poser des questions si vous avez des difficultés à avancer dans ce processus. Nous oeuvrerons ensemble pour que vous soyez libre de vivre le meilleur de vous même!

samedi 19 novembre 2016

I. Quelle place la procrastination prend-elle dans votre vie ?



Faîtes vous partie du nombre impressionnant de personnes qui repoussent constamment ce qu’elles ont à faire ?

Plus de 87% des français reconnaissent avoir ce comportement.

Dans ce 1er article de toute une série sur ce fléau qu'est la procrastination nous allons voir ensemble:
  • Qu’est-ce que la procrastination
  • Quel est le terrain psychologique favorisant la procrastination
  • Les signes à repérer pour savoir si vous procrastinez
  • Quel est son impact sur les différents aspects de votre vie
  • Les bénéfices à passer de la procrastination à l’action juste
  • Les raisons pour lesquelles nous procrastinons.
  • Les premières étapes pour s’en libérer

Qu’est-ce que la procrastination?

La procrastination (du latin procrastinato qui signifie « délai ») est définie par le dictionnaire Larousse comme une « tendance pathologique à différer, à remettre l'action au lendemain »



Y a t-il un « terrain » favorable à la procrastination ?

Elle touche tout particulièrement les personnes anxieuses qui ont une faible estime de soi et qui manquent de confiance en elles.

D’autre part, selon certaines études faites aux Etats Unis il y a une très forte connexion entre la procrastination et l’impulsivité.


L'impulsivité est décrite comme un trait de personnalité  caractérisé par un comportement adopté par un individu sans que celui-ci ne pense aux conséquences de ses actes.

Elle est souvent accompagnée d’un manque de persévérance, d'absence d'anticipation et de la recherche de sensations pour éviter de ressentir certaines émotions. Elle débouche sur des actions faites sous le coup d’une pulsion que l’on peut regretter par la suite.

La capacité à accomplir les tâches demandées, que ce soit par quelqu’un d’autre : par exemple un travail demandé par son patron ou pour atteindre un objectif personnel (changer son hygiène de vie, écrire un livre, développer une activité d’indépendant etc..) est en lien avec la solidité de la structure interne.

Cette structuration interne se construit durant l’enfance. Les enfants dont l’un des parents leur a transmis un modèle d’impuissance, d’apathie, semblant s’ennuyer dans la vie pourront intégrer ce schéma et le reproduire.

La mise en place de justes limites, savoir dire « non » à bon escient tout en incitant l’enfant à prendre des responsabilités adaptées à son âge favorise la mise en place d’une structure solide qui sécurise l’enfant.

L’équilibre dans l’éducation de l’enfant entre le « non » (poser des limites saines et sécurisantes), et » oui » « tu peux faire cela, je sais que tu en es capable, je te fais confiance » permettra ensuite une fois adulte de se dire « non je ne vais pas me laisser distraire de ma tâche à accomplir et m’accorder une pause TV » et oui «je veux et je peux réaliser mon objectif et c’est ma responsabilité de mettre en place les actions pour l’atteindre ».




Cela revient à dire qu’une structuration interne solide permet une bonne maîtrise de soi et de ses désirs et favorise la mise en action.

Bien sûr, l’idéal c’est que cette structuration interne ait pu se mettre en place progressivement durant l’enfance et l’adolescence mais si cela n’a pas été le cas, il est toujours possible, en tant qu’adulte, de la renforcer, de s’auto-éduquer et de se libérer des facteurs qui empêchent cette structuration. 

C’est ce que nous aborderons dans cet article et les suivants de cette série sur la procrastination.


Repérez les signes que vous êtes sujet à la procrastination
  • Vous repoussez le moment de commencer une tâche qui vous paraît difficile.
  • Vous abandonnez dès que vous rencontrez une difficulté.
  • Vous n'acceptez pas l'idée d'être obligé de faire quelque chose.
  • Vous avez du mal à vous mettre à la tâche.
  • Vous commencez plusieurs choses à la fois et en général n'en finissez aucune.
  • Vous n'arrivez pas à faire les choses qui ne vous intéressent pas ou ne vous apportent aucun plaisir.
  • Vous vous trouvez de bonnes raisons de faire autre chose que ce qui est prioritaire sur votre liste.
  • Vous avez des difficultés à savoir par où commencer et cela vous bloque.
  • Vous pouvez vous mettre à travailler mais vous avez du mal à terminer votre tâche.
  • Vous vous faîtes des listes de choses à faire mais là encore vous ne savez pas par quoi commencer.
  • Vous avez des difficultés à vous concentrer sur ce que vous êtes en train de faire car vous êtes bombardé d'idées, de pensées qui vous passent par la tête.
  • Vous vous persuadez que c'est sans conséquence de repousser ce que vous devez faire car c'est sûr vous allez vous y mettre demain!

L’impact de la procrastination dans notre vie ? 

Peut-on procrastiner et être épanoui ? Je ne crois pas. J’ai eu dans ma vie des périodes de procrastination et je ne peux pas dire que c’était les plus belles années de ma vie !

La procrastination nous fait perdre la maîtrise de notre vie et nous coupe de notre liberté de créer pour nous même la vie que l’on souhaite.

Le temps passe et nos objectifs, nos projets, nos rêves ne se réalisent pas. La relation au temps est d’ailleurs compliquée, on a souvent l’impression de n’avoir jamais assez de temps et on finit par le considérer un peu comme un ennemi.

Certes, en procrastinant nous n’accomplissons pas les tâches prévues mais cela ne veut pas dire que nous ne faisons rien. Bien au contraire, souvent nous entreprenons une multitude de petites actions éparpillées qui, en général, ne sont ni urgentes, ni vraiment importantes mais qui nous permettent de repousser cette fameuse tâche, ce projet, cet objectif qui nous fait peur parfois de façon bien inconsciente.

Je me souviens lorsque j’étais étudiante et que je devais faire une dissertation : je me mettais à faire le ménage, ranger mes placards, arroser mes plantes, me faire un thé, chercher un paquet de biscuits…. Bref n’importe quoi pour repousser l’angoisse de la page blanche et faire taire cette petite voix en moi qui me chuchotait : « tu ne vas pas y arriver ! ».

D’autre part, étant donné que l’on n’a pas fait ce qu’on « devait » faire, on ne peut pas s’accorder en toute bonne conscience le temps de faire les choses qu’on aime vraiment et on se prive ainsi d’activités qui nous permettraient de nous épanouir.


Pour les procrastinateurs avérés c’est un cercle vicieux ! Plus ils procrastinent plus ils ont honte et se sentent coupables. Leur estime et confiance en soi dégringolent encore un peu plus bas, leur critique intérieur ne les laisse pas en paix et l’action devient alors de plus en plus difficile.  La dépression n’est pas loin !

Une recherche conduite dans une université américaine a montré que :
  • La procrastination peut mener à la dépression, à des croyances irrationnelles, à une faible confiance en soi et  à de l’anxiété.

  • Elle augmente le niveau de stress perçu lors de moments difficiles dans la vie et des tracas quotidiens.

Il est important de prendre conscience que lorsque la procrastination prend trop de place dans votre vie quotidienne elle vous empêche de vivre la vie que vous souhaitez.

Il ne s’agit pas de vous sentir coupable : il y a de bonnes raisons derrière cette procrastination. Je vous propose plutôt d’adopter une attitude de parent aimant et responsable envers vous même et prendre la décision de vous libérez des peurs, croyances et schémas répétitifs qui sous-tendent la procrastination.

Les bénéfices de sortir de la procrastination

Ils sont nombreux!
  • Vous êtes enfin libre de vivre pleinement votre potentiel, de vivre le meilleur de vous-même et créer pour vous la vie qui vous convient.
  • Vous vous sentez fier de vous, en paix avec vous même
  • Vous lâchez l’impuissance pour retrouver la maîtrise de votre vie.
  • Votre estime de vous et donc la confiance en vous remontent.
  • Vous êtes beaucoup plus détendu : rien n’est plus stressant que d’avoir toujours à l’esprit toutes les choses que l’on devrait faire et dont l’échéance approche de plus en plus.
  • Votre situation financière s’améliore : c’est d’autant plus vrai si vous êtes à votre compte mais cela s’applique dans tous les domaines. Un salarié qui n’accomplit pas les tâches demandées ne peut guère s’attendre à des promotions ou augmentations de salaires. J’ai eu des clients qui ne payaient pas leurs factures à temps, envoyaient leur déclaration d’impôts en retard et subissaient ainsi toutes sortes de pénalités financières.
  • Vous avez plus de temps pour faire ce que vous aimez. Procrastiner prend beaucoup de temps ! Vous pouvez enfin avoir du temps à consacrer à vos passions et  en découvrir de nouvelles.  
  • Vos relations s’améliorent. En étant moins stressé, plus sûr de vous, plus épanoui, vous êtes plus agréable à vivre. Vous êtes plus présent à l’autre de part votre disponibilité d’esprit (qui n’est plus surchargé par vos listes de choses à faire).

Alors pourquoi procrastinons nous ?

La procrastination est une stratégie inconsciente pour résoudre un problème

Même si nous sommes conscient que la procrastination sabote nos perspectives d’épanouissement et d’évolution c’est plus fort que nous nous continuons à procrastiner parce que c’est une stratégie inconsciente  pour nous protéger de nos peurs, ce qui, au niveau inconscient, est plus important que d'accomplir quelque chose.

Carol Look, Psychothérapeute et Maître praticienne EFT aux Etats Unis a identifié 4 raisons principales à la procrastination.
  1. La peur de l’échec 
  2. La peur du succès
  3. La rébellion
  4. Votre projet n’est pas encore suffisamment mûr.

Dans les prochains articles je détaillerai chacune individuellement en y incluant un processus pour y remédier.


Alors prêt à vous libérer de la procrastination ?

Il est important de comprendre que la procrastination est une stratégie mise en place de façon inconscience pour nous protéger en évitant une confrontation à ce qui nous fait peur. Certes le résultat est loin d’être positif tout simplement par ce que le point de référence de cette stratégie est la peur et les croyances associées.

La première étape consiste donc  à prendre conscience et repérer vos peurs spécifiques qui vous font procrastiner.


Pensez à ce projet ou objectif  que vous repoussez toujours à plus tard.
  • Que ressentez-vous dans votre corps?
  • Quelle émotion est présente?
  • Qu'est-ce que vous vous dîtes de vous?
  • Avez-vous un souvenir, une image qui vous revient?
  • Y a-t-il une peur qui ressort?

Notez ce qui est venu et estimez l’intensité de cette émotion/sensation/croyance sur une échelle de 0 à 10.

Maintenant posez vous les questions suivantes :
·      Quel est l’intérêt pour moi à continuer à procrastiner ?
·      Quel est le danger pour moi si je menais à bien ce projet ?

Vous laissez venir les réponses, celles qui vous viennent spontanément à l’esprit et vous les noter.

Vous allez ainsi commencer à repérer la ou les peurs principales qui sont à l’origine de votre procrastination. Cela vous permettra de faire un état de lieux et d’y voir plus clair.

C’est un premier pas indispensable car il permet de mettre la conscience sur un fonctionnement inconscient.

Dans les prochains articles nous verrons plus en détail les différentes causes de procrastination en y incluant des processus pour vous libérez de cette mauvaise habitude.

D’ici là, dîtes moi si cet article vous a été utile, si le sujet vous intéresse. 

N’hésitez pas à partager votre expérience par rapport à cette problématique !

A bientôt !