Qui n’a pas entendu durant son enfance: « Mets ta main devant ta bouche quand tu bailles ». Selon les règles de la bienséance il est considéré comme mal élevé de bâiller en public. Si bâillement il y a, il se doit d’être discret et étouffé, la main devant la bouche et est souvent accompagné d’un air embarrassé. Et pourtant les vertus du bâillement sont avérées…
Bâiller est un réflexe naturel essentiel. Chaque jour, cela vous arrive en moyenne une dizaine de fois, avec une fréquence plus élevée au réveil et le soir au coucher. Même les fœtus bâillent dans le ventre de leur mère ! Après avoir observé des fœtus dans l'utérus de leur mère, des chercheurs américains ont découvert que ceux-ci bâillaient régulièrement, jusqu'à deux fois par heure, au 4e mois de grossesse. Ceci aiderait leur cerveau à se développer selon les scientifiques.
Pendant le sommeil, nous subissons une baisse d’activité des muscles des voies aériennes. En se réveillant, les bâillements et les étirements ont pour effet d’ouvrir les voies aériennes (augmentation de l’ouverture du pharynx) et de « remettre en route » les muscles associés à la respiration. Ils permettent une inspiration profonde qui induit une meilleure oxygénation du sang et des poumons.
Bâiller est aussi l’occasion de libérer de l’énergie. Selon la médecine chinoise, le bâillement a pour effet de libérer l’énergie vitale, souvent bloquée par le stress au niveau du foie. Lorsque cette énergie circule de nouveau, elle stimule le foie, les reins, les poumons, et donc les fonctions digestives et respiratoires.
Le bâillement mobilise toute la cage thoracique, entrainant ainsi un important appel d’air qui permet d’oxygéner les alvéoles pulmonaires et de contracter les muscles intercostaux, abdominaux et diaphragmatiques.
Il améliore également le transit intestinal. En effet il agit comme une sorte de gymnastique interne et provoque un massage de viscères par l’intermédiaire du diaphragme.
Le bâillement indique un passage progressif d’un état à un autre. Il se manifeste quand notre corps lâche les tensions et passe dans un état de détente. Il indique également une de baisse de vigilance, un état de fatigue. Il est le signe que notre corps « glisse » progressivement vers le sommeil, une baisse de concentration. Le cerveau capte alors ces modifications physiques. La baisse du tonus non désirée entraîne alors automatiquement le réflexe du bâillement qui, malgré les apparences nous permet d’accroître notre vigilance. Il s’agit en quelque sorte d’un mécanisme de protection contre le sommeil. Il n’est pas rare qu’après une bonne séance prolongée de bâillements on se retrouve avec les idées plus claires et plus à même de se concentrer. En effet, il permet de relancer la circulation du liquide céphalo-rachidien, réactivant aussi bien les échanges inter crâniens que le système nerveux.
Bon bâillement!
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