mardi 6 mars 2018

Spiritualité et matérialité : l’équilibre est-il possible ?




Il y a quelques jours un ami et collègue a écrit sur son blog un article intitulé « Peut-on allier spiritualité et business ? »


Cet article a suscité de nombreux commentaires (dont les miens !) et comme c’est un sujet qui me tient à cœur j’ai eu envie de vous partager mon point de vue sur la question.


Qu’est-ce que la spiritualité ?

Sous la rubrique spiritualité dans Wikipédia on trouve 
"La notion de spiritualité comporte aujourd'hui des acceptions différentes selon le contexte de son usage. Elle se rattache conventionnellement, en Occident,  à la religion dans la perspective de l'être humain en relation avec des êtres supérieurs (dieux, démons) et le salut de l'âme. Elle se rapporte, d'un point de vue philosophique, à l'opposition de la matière et de l' esprit ou encore de l'intériorité et de l'extériorité.

Elle désigne également la quête de sens, d'espoir ou de libération et les démarches qui s'y rattachent. Elle peut également, et plus récemment, se comprendre comme dissociée de la religion ou de la foi en un Dieu, jusqu'à évoquer une « spiritualité sans religion » ou une « spiritualité sans dieu ».


La spiritualité est-elle liée à la religion ?

Selon moi la spiritualité va bien au-delà de la religion.

En théorie, la religion est basée sur la spiritualité mais la réalité peut être bien différente (du moins dans certains cas). Mon expérience m’a fait côtoyer aussi bien des personnes très « croyantes » dont les comportements s'avéraient très éloignés des enseignements de leur religion que des êtres pleins d’amour, de sincérité dans leur foi qu’ils s’appliquaient à intégrer dans leur vie quotidienne.  


Personnellement, je ne ressens pas le besoin d’appartenance à une religion alors que la spiritualité est un pilier essentiel dans ma vie qui sous-tend ma vision de la vie.




N’étant pas très à l’aise avec le mot Dieu, je me connecte pour guidance, soutien et réconfort plutôt à ce que je nomme la Source. Ma conviction est que cette Source est à l’origine de tout ce qui existe dans l’Univers. Elle est à la fois unifiée et multiple. Elle en nous et autour de nous.


Nous sommes donc tout à la fois humains et divins. Notre partie humaine fait l’expérience de la dualité, de l’Ombre et de la Lumière. Cela fait partie de l’incarnation et je pense que c’est important d’accepter que  cela fait partie de notre expérience sur terre.


Il y a de nombreuses années, la première formation que j’ai suivie pour devenir thérapeute s’intitulait « Thérapie Holistique », c’est à dire s’intéressant à toutes les composantes de l’être humain. Prendre en compte tous les aspects de l’Etre était, déjà à l’époque,  quelque chose d’essentiel pour moi.


Mon point de vue sur la spiritualité est qu'elle est dans tout parce qu’elle fait partie de la vie et de nature de l'humain. Par contre, on peut passer toute sa vie sans en être conscient et/ou s’en couper soit complètement, soit en la cantonnant à certains domaines.


La spiritualité permet de vivre en conscience que nous faisons partie d’un grand Tout, que nous avons une âme qui a choisi une mission et nous incite à nous engager dans cette mission sur cette Terre.




Entre l’âge de 7 à 10 ans, étant élevé par des parents catholiques, j’allais aux cours de catéchisme tous les jeudis après-midi. 

J’étais une grand « fan » de Jésus ! J’aimais son enseignement plein d’amour inconditionnel, de compassion sans chichis ! Cela résonnait avec l’idéal que j’avais au fond de mon cœur d’enfant.


En tant qu’adulte, ce que je retiens de cet enseignement c’est cette notion d’amour compatissant et sans jugement qui est pour moi l’essence même de la Spiritualité.


Nous sommes une alliance Corps – Ame – Esprit

Nous avons un corps (au moins la dessus il y a consensus !). Ce corps vit des sensations, des émotions. Notre cerveau pense, nos sens interprètent ce qu’ils perçoivent de l’extérieur, les évènements que nous vivons. Nous forgeons ainsi des croyances plus ou moins aidantes.


Le corps est également un véhicule. Le véhicule de notre âme. Une amie thérapeute que j’aime beaucoup décrit l’âme comme une parcelle de l’Esprit. C’est en quelque sorte le pont qui nous connecte à cette partie divine qui est en nous, à l’Esprit, à la Source de ce grand Tout. Ce grand Tout est également l’espace de tout les possibles, une infinie intelligence et sagesse. Il est commun à tous, accessible à tous.


L’âme, cette parcelle de l’Esprit, est individualisée. Nous avons tous une âme qui a choisi pour cette incarnation une mission principale. Nos missions sont donc différentes et c’est à nous d’être créatif pour cheminer le plus loin possible dans cette mission. La vie est une belle aventure, ne l’oubliez jamais,  et chaque événement, chaque difficulté a un sens et est une clé pour se poser les bonnes questions qui nous permettent d’évoluer.



Comment vivre sa Spiritualité dans la matérialité ?




Nous sommes donc une parcelle d’Esprit incarné dans un corps qui vit dans le monde de la matière.

L’article de mon ami Jean-Michel que j’ai mentionné au début de cet article a fait ressortir des avis très contrastés sur ce sujet.


Pour vous donner le contexte, Jean-Michel est un thérapeute qui s’est spécialisé dans le coaching des praticiens du mieux-être pour mettre son expérience passée de commercial au service de cette catégorie de professionnel afin de leur permettre de vivre décemment de leur activité.


Il a un langage très direct et sans détour quand il parle d’argent et du besoin de gagner suffisamment pour vivre de son activité et donc de marketing, ce qui suscite parfois des réactions assez vives.


Cela m’a fait réfléchir à cette difficulté avec l’argent commune à de nombreuses personnes qui donnent une grande place à la Spiritualité dans leur profession et dans leur vie.


Lorsqu’on est thérapeute c’est souvent parce qu’on sent que cela fait partie de notre mission. On ne choisit pas ce métier pour s’enrichir. On le fait parce que quelque chose de très profond en nous nous pousse à vouloir accompagner l’autre vers un mieux-être, l’épanouissement, une guérison, une évolution, une libération etc.. bref ce que notre âme a choisi pour sa contribution au monde.



Le lien entre la relation à l’argent et l’amour

Jésus disais « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».


Or, cela commence par l’amour de soi car on ne peut aimer les autres ou la vie sans ce point de départ qui permet de s’approcher de l’amour « inconditionnel », sans attentes, sans jugements qui est l’apanage des vrais Maîtres Spirituels.


Très souvent chez les thérapeutes et toute autre personne pour qui la spiritualité tient un part importante dans sa vie, l’argent est associé à énormément d’images négatives, aux personnes qui se font de l’argent sur le dos des autres, à un manque de scrupules et de moralité.


Dans ma pratique de thérapeute j’ai été confronté à cela pendant très longtemps (pendant plus de 10 ans j’ai proposé mes services gratuitement ce qui impliquait que j’avais un travail rémunérateur qui me permettait de payer mon loyer, les factures et les nombreuses formations que j’ai accumulées au fil des ans).


Lorsque j’ai finalement pris la décision de me dédier à temps plein à ce que je considère comme ma mission il m’a bien fallu questionner mon rapport à l’argent dans ce domaine.


En tant qu’énergéticienne, je sais bien que l’argent est une énergie qui circule dans une relation de donner et recevoir.




Or, ce que l’on a besoin de donner et recevoir de façon prioritaire depuis notre petite enfance c’est l’amour. En ce qui me concerne, je me suis rendue compte que c’était ce manque d’amour reçu durant mon enfance qui m’a fait prendre un rôle de sauveur où je donnais tout pour me rendre me faire aimer ou au moins accepter.


Dans ces conditions durant une bonne partie de ma vie,  l’autre était plus important que moi et il tenait entre ses mains le pouvoir de me donner l’approbation dont j’avais tant besoin.


C’est lorsque j’ai pris conscience qu’une partie inconsciente de moi me faisait reproduire ce déséquilibre entre le donner et recevoir dans mon engagement de thérapeute que j’ai pu commencer à me faire payer sans me sentir coupable ! Je me suis rendue compte que cela permettait aux personnes qui venaient me voir d'être elles aussi dans un équilibre entre le donner et recevoir et donc dans une relation plus juste. 


Dans notre société la « monnaie d’échange » est majoritairement l’argent. Le montant est lié à la valeur que l’on attribue a ce que l’on propose que ce soit comme objet ou prestation.




Cette notion de valeur est essentielle mais l’équilibre est difficile à trouver peut être tout particulièrement dans les activités en lien avec la relation d’aide.


Cela se joue à plusieurs niveaux :
  • la valeur que le praticien donne à ce qu’il propose à ses clients et au sentiment de sa propre valeur (estime de soi, respect de soi)
  • la valeur que le « client » s’octroie à lui-même.  Moins on se reconnaît une valeur moins on sera prêt à payer pour se faire du bien, se faire plaisir, s’occuper de soi etc…
  • la valeur que ce même client donne au service qui lui est proposé est en lien directe avec les 2 points précédents.

Je vais être tout à fait honnête avec vous. Je n’ai pas encore franchi le pas de faire du marketing pour promouvoir mes activités de thérapeute et de coach mais je sens que c’est la prochaine étape à franchir pour me permettre de diffuser ce qui me tient à cœur et d’œuvrer plus largement pour ma mission.

Par contre, pas n’importe quel marketing ! D’ailleurs j’aimerais bien trouver un autre nom que marketing car ce mot me rebute un peu. J’ai tendance à l'associer  à de la manipulation pour pousser à l'achat.


Avez-vous des idées pour ce nouveau mot? Un mot qui évoque plus l’idée de diffuser, informer, motiver. Une façon de promouvoir, de diffuser mes activités  de façon authentique, qui donne envie de s’engager (et donc de donner de l’argent puisque c’est l’énergie d’échange en vigueur dans notre société) afin de permettre à plus de personnes de vivre le meilleur de soi, pour s’épanouir et prendre sa juste place dans le monde.


Le marketing (étique bien sûr) lorsqu’il est au service de la mission de l’âme me semble être au service de la spiritualité et dans ce cas les deux cohabitent harmonieusement.


On associe souvent cette démarche marketing à une démarche qui nourrit l’égo.


L’ego fait partie de la nature humaine. La difficulté est de s’assurer qu’il ne prenne pas toute la place! Ça c’est notre boulot d’humain! Pour moi, l’équilibre survient lorsque l’ego (dans le sens de la conscience de notre individualité, de notre spécificité) se met au service de notre âme.



Le monde change une personne à la fois donc si le marketing permet d’œuvrer dans ce sens je suis partante!




Je serais vraiment intéressée de lire vos commentaires sur la question.  

Ressentez-vous la Spiritualité et la Matérialité comme deux aspects dualitaires et inconciliables ou bien avez-vous réussi à les faire cohabiter de façon harmonieuse.


A vos plumes ! Je suis impatiente de vous lire !


Si vous avez envie de voir ce que Jean-Michel dit au sujet de la Spiritualité et du Marketing  c’est par ici !



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