Dès notre plus jeune âge, nos parents et les adultes de notre entourage, nous incitent plus ou moins fortement à être socialement acceptables.
À bien des égards, cet apprentissage des règles sociales est nécessaire. Il apprend à l’enfant et à l’adolescent les limites nécessaires à la vie en société. Cela évite les dérives des « enfants rois » qui ne prennent en compte que leur propre désir sans aucun respect pour les autres avec toutes les conséquences que cela a dans leur vie et ceux des autres.
Par contre, lorsque cette éducation est trop ciblée sur cette conformité à la norme sociale, le risque existe qu’elle nous formate, nous enferme et nous enseigne également à ignorer nos propres besoins et désirs.
Parfois, pour se faire aimer et accepter nous nous enfermons dans ce moule et pour mieux le faire nous ignorons nos besoins. Pourtant le respect de nos propres besoins est fondamental pour notre santé, notre épanouissement, notre évolution et la qualité de nos relations : avec nous-mêmes, avec les autres et avec la société dans son ensemble.
Chez les hyper-sensibles cette tendance à nier leurs besoins pour faire plaisir à l’autre est une problématique très fréquente qui peut avoir de sérieuses répercussions sur leur santé et de façon plus générale sur leur équilibre et leur bien-être.
La pyramide de Maslow décrit les besoins humains selon une hiérarchie. Chaque niveau doit être satisfait pour pouvoir passer au suivant. Lorsque les besoins liées à la survie sont satisfaits on peut alors aller vers des besoins qui correspondent à notre évolution.
L’effet cocotte minute
Une des conséquences possibles du non respect de ses besoins est ce que j’appelle l’effet cocotte-minute.
Nous avons des besoins vitaux (respirer, boire, manger, dormir). Ces besoins là ne sont pas contestés puisqu’ils sont nécessaires à notre survie.
Mais nous avons également d’autres besoins qui sont liés à qui nous sommes, à nos valeurs profondes et qui nous sont nécessaires non pas pour survivre mais pour vivre pleinement notre vie.
Un besoin non assouvi ne disparaît pas, bien au contraire, tout comme un enfant qui boude, il reste dans son coin, parfois bien caché dans un repli de notre inconscient à ruminer son mécontentement.
Chaque fois qu’un besoin n’est pas satisfait, il rejoint ses autres compagnons mécontents dans les profondeurs de notre psyché.
Tout comme une cocotte minute en surchauffe qui explose, notre colonie de besoins frustrés remonte à la surface. C’est le « pétage de plomb », la petite goutte qui fait déborder le vase… La personne qui se pliait en quatre et se sacrifiait pour faire plaisir aux autres devient une vraie furie à la plus grande surprise de l’entourage !
Cet effet cocotte minute peut se traduire par une crise relationnelle et affective mais également parfois elle se manifeste dans la maladie ou dans la dépression, le burnout.
C’est pourquoi il est important d’être au clair avec ses besoins et de les respecter.
Voici 4 attitudes à développer qui permettront une attitude juste par rapport à vos besoins.
1. Reconnaissez vos besoins
Cela débute par la prise de conscience que se sacrifier et oublier ses besoins ne fait pas de vous un(e) saint(e) aimé(e) et admiré(e) par tous loin de là. On aura plutôt tendance à vous prendre pour un paillasson.
Pensez aux personnes de votre entourage (ou dans les films) qui donnent toujours (même quand on leur demande rien) et qui finissent par se plaindre qu’ils ne reçoivent jamais en retour. Comment les percevez-vous?
Très souvent derrière cette attitude de victime ou de martyr, se cache une stratégie maladroite (et inefficace) de se faire aimer, d’être importante pour l’autre.
C’est souvent une stratégie adoptée très tôt quand l’enfant a l’impression que pour avoir l’amour de ses parents il faut le mériter, il faut aller au devant des désirs de sa mère ou de son père.
Lorsque vous êtes dans le rôle de la victime ou du martyr (et c’est ce que vous faîtes quand vous faîtes passer les besoins des autres avant les vôtres), vous donnez votre pouvoir aux autres.
Reconnaissez vos besoins et prenez soin de vous en premier.
Contrairement au bébé qui dépend de ses parents pour assouvir ses besoins vitaux, à l’âge adulte, personne d'autre que vous n'est responsable de vos besoins.
Si vous avez faim vous mangez, vous avez soif, vous buvez, vous avez besoin d’amour : commencez par vous aimez ! N’attendez pas de l’autre qu’il devine vos besoins. Ce n’est pas son rôle.
Parfois on s’est tellement coupé de ses besoins qu’on ne sait même plus les reconnaître. Dans mon cabinet, j’ai de temps en temps des clients qui sont dans ce cas. Une des choses que je leur propose est de faire leur thème astral pour voir où se trouve leur Lune dans leur thème.
Je leur décris alors les besoins d’une lune dans ce signe et je leur demande s’ils ont l’impression que cela leur correspond. Mon expérience est que pour un bon nombre d’entre eux cela a été une révélation !
2. Communiquer vos besoins avec honnêteté
Parler de ses besoins de façon authentique demande du courage.
Cela va à l’encontre de l’éducation de bon nombre d’entre nous. Les adultes de votre entourage ont peut être décidé pour vous, jugeant qu’ils savaient mieux que vous ce dont vous aviez besoin.
Peut-être avez vous appris très jeune que de toutes façons vos besoins n’étaient jamais pris en compte alors en votre fort intérieur vous avez décidé de les taire.
Je repense à une de mes anciennes clientes qui pendant ses vacances aimait prendre son temps, flâner à la terrasse d’un café et regarder les gens qui passent ou faire des ballades dans la nature en faisant des pauses pour admirer le paysage.
Très tôt elle avait appris à laisser ses besoins et ses désirs de côté pour donner la priorité à sa mère dépressive. Très logiquement elle avait fait de même avec ses frères et sœurs et ses amies à l’école et ensuite avec son mari.
Son mari, un homme plein d’énergie avait besoin de challenges physiques et adorait la montagne. Elle préférait la mer mais dés le début de leur mariage elle n’avait rien dit et chaque été, elle suivait péniblement son cher et tendre sur les chemins escarpés jusqu’au sommet, une fois de plus n’osant rien dire devant son enthousiasme. Elle revenait de vacances épuisée, frustrée et en colère à la fois contre elle-même et contre son mari.
Après 15 ans de mariage la frustration et la colère vis à vis de son mari était telle qu’elle avait pris rendez-vous avec moi pour que je l’aide à développer suffisamment de courage pour parler à son mari de sa décision de demander le divorce. Elle ne supportait plus son mari et était persuadé qu’elle ne l’aimait plus.
Il lui a fallu s’octroyer le droit à ses besoins, les reconnaître et leur donner une valeur et une importance ainsi qu’à elle-même. Ensuite elle a appris à lâcher la peur du rejet si elle exprimait ses besoins, ce qui représentait son vécu d’enfance.
Cela s’est fait petit à petit, avec des pratiques quotidiennes anodines d’expression de ses besoins. Il lui a fallu apprendre à dire non de façon ferme sans agressivité ni se sentir coupable. Cet effort a payé : elle a appris à se respecter et à se faire respecter.
Lorsque vous ressentez de la frustration ou de la colère, c'est généralement parce que vous ignorez un de vos besoins.
Prenez le temps de clarifier ce besoin et exprimez le à votre entourage. Vous y gagnerez plus de sérénité, de confiance en vous et des relations plus saines et équilibrés.
3. Fixez de saines limites à votre famille, vos amis et vos collègues
Si vous avez du mal à vous affirmer généralement vous avez également des difficultés à fixer des limites.
Les limites sont comme les murs de votre maison qui déterminent votre espace de vie. Il y a votre espace personnel et il y a celui des autres.
Il y a vous et il y a l’autre et pour que la relation entre les deux soit harmonieuse et juste il y a une frontière à ne pas dépasser dans un sens comme dans l’autre : cela s’apparente au respect.
Il n’y a que vous qui pouvez définir vos limites : c’est votre responsabilité et c’est une marque de respect envers vous-même. Vous ne pouvez espérer le respect des autres si vous ne vous respectez pas en premier.
4. Restez ferme et maintenez une communication authentique sur vos limites
La partie la plus importante et la plus difficile concernant l'affirmation de soi et l'établissement de limites est de s'y tenir.
La vie vous donnera des occasions de tester votre détermination !
Votre entourage, vos collègues, vos clients, vos amis etc.. essaieront, sans mauvaises intentions d’ailleurs, de vous faire changer d’avis. Votre « non poli » à leur sollicitations ne sera pas forcément entendu du premier coup. Ils essaieront de vous faire changer d’avis.
C’est là où votre détermination et votre vigilance devront être fortes. C’est si facile de se laissez à dire oui pour faire plaisir à l’autre mais souvenez vous que votre premier devoir est envers vous-même.
C’est en étant respectueux(se) de vos propres besoins et authentique dans votre communication à ce sujet que vous nourrissez des relations saines et respectueuses.
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